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1984, 108 ème édition, discours de Christian Susini 4/4

Certes, il y eut,au cours de ces années où nous nous acheminons de classe en classe vers l'épreuve (et c'en était véritablement une !) du Baccalauréat de nombreuses figures cotoyées, parmi lequelles ne manquèrent ni les être originaux, ni les personnalités vigoureuses. Je pense ici à Monsieur SICAUD, trop tôt et trop brutalement disparu, qui fut un véritable éveilleur pour certain d'entre nous. Aux adolescents troublés et boutonneux que nous étions en classe de troisième, il offrait le soutient et la sollicitude qu'il allait à un discernement affectueux ainsi qu'à une patience pleine de sensibilité et de délicatesse. Combien, parmi ceux qu'il a formés se découvrirent au contact de sa parole et de sa présence. Oui, celui-là fut vraiment le pédagogue dont tout enseignant ou tout éducateur porte en soit le figure idéale, le guide et le père si précieux à cet âge de la vie. Lui, je sais que son souvenir et sa mémoire l'accompagneront jusqu'au terme de mes activités d'enseignant.


Nos activités d'alors n'étaient d'ailleurs pas entièrement de toutes subordonnées au cursus scolaire. Dans les années 50, sous l'impulsion d'un de nos camarades ici présent se mit à circuler sur les tables de classes et dans les deux cours réservées aux " grands " une énigmatique publication. Proclamant haut et fort le slogan : " Paraît quand elle peut, interdite pendant les cours ", sous la houlette d'un dynamique et infatigable rédacteur en chef,dont je ne tairai pas le nom plus mongtemps puisqu'il s'agit de notre ami, de mon ami, Christian de SEAUVE, la "gazette du lycée " venait de naître. Elle arborait en courveture un dessin représentant la porte de la rue du Bessat dû au crayon expert de l'un d'entre nous, MONTEILLIARD. Le principe de cette irrégulière publication était de laisser la plume aux élèves, puisque la parole était réservée aux enseignants. On y trouvait côte à côte des articles de théatre, sur le cinéma, sur la vie au lycée ainsi qu'une page d'histoire drôles où un jour Christian SEAUVE jouant sur les ressemblence phonétiques qui, comme chacun sait sont évidentes, entre l'anglais et notre patois proposait une version nouvelle de l'anglais tel qu'on le parle...place du Martouret. Quand à la présentation de ce carnard, au vol encore un peu sacadé, les feuilles agraphées en toute hâte laissaient sur les doigts persistante oduer d'alcool à brûler, due à la machine à ronéoter très rudimentaire que nous utilisions. Le succès des numéro fut inégal; il n'en donna pas moin lieu à un commerce organisé voire à un léger racketing. En effet , les plus grands, s'étant avisés que le prix modeste de 10 cts pouvait donner lieu à une marge bénéficaire non négligeable, avaient, après une brève étude du marché, entrepris de revendre l'exemplaire payé 10 francs (d'alors) aux élèves de la petite cour. L'opération se révéla un succès puisque le même exemplaire, malgré un état de délabrement ou de détérioration qui empirait au fil de ses divers lecteurs, atteignait au terme du parcours la somme de 100 F d'alors. Il est vrai que nous nous étions nous-même transformés en démarcheurs auprés de nos professeur n'hésitant pas au besoin de forcer un peu la main !

A un professeur de mathématiques qui nous demandait insouciemment combien avait donné les autres enseignants, nous avions répondu sans l'ombre d'une hésitation " Monsieur SICAUD nous a donné 500 F " mais de tels arguments n'obtenaient pas toujours les mêmes effets. Comme ,ous allions présenter à un professeur de lettre de classe de Première un exemplaire du premier numéro, il se mit précipitamment dans sa serviette (après un bref coup d'oeil sur le prix) en nous déclarant qu'il nous remerciait de le lui avoir offert gratuitement comme une sorte d'hommage de l'éditeur et qu'il ne manquerait pas de nous donner son avis la semaine suivante.

A ce jour, l'avis et le prix sont encore en suspens. Nous n'avions d'ailleurs pas uniquement effectué notre démarche auprés des professeurs. Nous n'avions pas oublier la fraternelle Association des Anciens Elèves du Lycée du Puy dont le Président d'alors était un haut magistrat près du Tribunal du Puy (je le salut ici). Nous avions été le trouver dans son bureau et nous avions trouvé un interlocuteur très ouvert à cette nouvelle expérience de jeunes lycéens. Après nous avoir payé plus que largement l'exemplaire que nous lui présentions, il envisageait même de soumettre à l'avis dubureau de l'Association l'allocation d'une petite subvention. Cela allait au-delà de nos espérances. Hélas ! Pourquoi fallut-il que nous nous décidâmes peu de temps après à faire, avec l'argent par les ventes de numéros, un remarcable banquet dans l'un restaurant de la ville. Nous avions parmit nous un camarade dont le père était marchand de vin, une telle occasion était à saisir. Nous fîmes donc notre banquet et payâmes notre atelier notre hôtelier dont le regard médusé trahissait la perplexité quand au fait que le nombre de cadavres de bouteilles commandées (et facturées). Comme nous avions regagné nos logis respectif dans un état gaieté un peut bruyant, les parents de l'un d'entre nous n'hésitèrent pas à prévenir Monsieur Michel POMARAT qu'il était inutile de penser à subventionner notre entreprise journaliste vu que les fonds dégagés par cette opération, au terme d'un détournementsuspect, n'allaient alimenter qu'une soif de nourriture qui n'avaient rien de spirituelles. Ainsi prit fin notre entrée dans les arcanes du jouralisme.


J'arrête ici cette évocation, ne voulant pas lasser une attention et une bienveillance que j'ai trop sollicitées après les émotions des retrouvailles. Que ces figures brièvement évoquées replongent dans cette grande paix à mi-chemin de la mémoireet de l'oubli. Afin que seuls subsistent : un lieu, ce Bahut auquel nous restons tous attachés par tant de fibres de notre être; un sentiment fait de camaraderie, de fraternité renaissant à chaque ST-CHARLES; une promesse, celle de la réunion de l'année prochaine et puis par dessus tout, le souvenir qui, nous le savon bien, ne meurt jamais.

Christian SUSINI.

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Retour - Publié le Jeudi 05 Février 2009

 

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